LIVRE QUATRIÈME. 473 lèle et H nouvelles dans la seconde. Celle fois c’é-laienl 151 bouches à feu qui allaient tonner contre Malghera et l’accabler de leurs projectiles. Haynau no commandait plus les troupes du siège; il venait de partir pour la Hongrie où il devait se faire une si triste célébrité, et était remplacé par Thurn qui, après d’Aspre, avait le plus contribué au succès de la bataille de Novare. Le 24, à cinq heures du malin, toutes les batteries firent feu; les assiégés qui s'attendaient à une attaque, avaient fait toutes leurs dispositions pour y répondre, et il s’engagea une canonnade terrible qui ne se ralentit qu’à la nuit. La garnison n’eût cependant qu’une quarantaine de morls et une centaine de blessés; les dégâts étaient considérables, mais ils purent être réparés dans la nuit, et le lendemain le fort fut en élat de continuer la lutte qui au jour, reprit avec la même vivacité que la veille. L’ennemi n’accablait pas seulement Malghera de son feu, il lirait aussi, des extrémités de sa ligne et particulièrement de Campallo, sur l’île de San Giuliano située au nord et tout près du pont, sur le pont, sur les bâtiments qui naviguaient ou étaient à l’ancre dans les lagunes, et ce tir gênait beaucoup les communications avec Venise. Dans cette seconde journée, tous les ouvrages furent fortement endommagés; un tiers des pièces fut mis hors de service; des magasins à poudre et des dépôts de munitions firent explosion. La garnison continuait à montrer de la fermeté. La population entière de Venise, dont la curiosité inquiète était excitée bien plus vivement encore qu’au 4 mai, couvrait tous les points d’où l’on pouvait apercevoir Malghera, et y restait jour et nuit. Le combat offrait un spectacle imposant et terrible; d’un côté les tran-