LIVRE DEUXIÈME. même courir jusqu’à Padoue el Trévise. Il était loin de songer à une telle offensive; ses troupes, il est vrai, depuis les défaites des Piémontais, s’étaient montrées abattues et découragées, mais ce n’était que l’impression du moment, et le meilleur moyen de soutenir leur moral et de leur inspirer de la confiance en elles-mêmes était de ne pas les laisser alors inactives, el de les conduire contre un ennemi qu’il élail facile d’attaquer avec avantage. Ce fut au contraire celui-ci qui montra de la hardiesse; il fit quelques attaques dans l’espoir d’intimider la population, qu’il croyait sans doute déjà fort ébranlée par la nouvelle des succès de Radetzky. La plupart ne furent que de vaines démonstrations, la seule un peu sérieuse fui une lenlalive contre Malghera. Les Autrichiens n’avaient alors au bord des lagunes que de l’artillerie de campagne el quelques mortiers; ils essayèrent néanmoins de canon-ner et de bombarder Malghera. Le 10 août, dans l’après-midi, ils ouvrirent contre ce forl, à une grande distance el de qualre points différents, un feu assez vif; mais l’artillerie vénitienne, bien supérieure en nombre et surtout en calibre, leur démonta qualre pièces, cl leur tua ou blessa une quarantaine d’hommes, quoiqu’ils fussent couverts par quelques retranchements. C’était avoir par trop mauvaise opinion des Vénitiens que de croire qu’ils allaient céder Malghera à la suite d’une telle canonnade qui ne leur blessa pas un seul homme, bien qu’elle eût duré plus de trois heures. Ce qui inquiétait beaucoup plus Venise que des tentatives de ce genre, c’élait la perspective d’un blocus par mer. La flotte sarde devait, en vertu de l’armistice, se retirer, et la flolle vénitienne n’était