108 LIVRE DEUXIÈME. pas en élal de lenir seule la mer devant les Autrichiens. Ces deux Holies se tenaient vers Caorle, au nord de Venise, quand arriva la nouvelle de l’armis-: lice; Albini les ramena alors à Malamocco, cl déclara qu’il continuerait à protéger le littoral, tant qu’il n’aurait pas l’ordre positif de quitter les eaux de Venise. L’ofiicier, porteur des ordres de Charles-Albert pour l’exécution de l’armistice, fut reçu à Venise comme un parlementaire ennemi; il ne put s’aboucher qu’avec Manin, et fut reconduit en terre ferme sans avoir communiqué avec aucun Piémonlois. Le triumvirat cherchait à retarder le plus possible le départ de la floltc dans le double but d’éviter le blocus par mer et de susciter entre la Sar-daigne et l’Autriche des difficultés qui pourraient hâter la reprise des hostilités. L’envoyé de Charles-Albert fut obligé de passer par Trieste pour se rendre près d’Albini. Cet amiral, circonvenu par Manin, et désirant être utile aux Vénitiens, malgré la manière dont ils venaient de se comporter envers le Piémont, ne trouva pas les ordres qu’on lui apportait assez précis, et se décida à en attendre d’aulres. Ce ne fui que vers la fin d’août qu’il les reçut; il dut alors faire ses dispositions de départ; mais, comme il emmenait sur la flotte les 2 mille hommes de La Marmora, dont plus de la moitié était aux hôpitaux, il mil beaucoup de temps à les embarquer, et ne quitta Venise que le 9 septembre. On avail voulu tenter la fidélité des troupes pié-montaises, les engager à ne plus reconnaître pour leur roi Charles-Albert, et à rester à Venise comme les soldats qui avaient suivi Pepc. Elles repoussèrent ces indignes propositions, et quittèrent avec einpres-menl une ville où jusque-là elles avaient été mal