LIVRE PREMIER. 7 national qui rend les niasses capables de grandes choses, en faisant converger vers un même but leurs facultés et leurs efforts, en leur donnant cette énergie persévérante qui seule fait la fortune d’une guerre d’insurrection. Voilà des siècles que l’Italie est en lutte avec l’Allemagne; ses efforts se terminent toujours par des revers, effet inévitable de l’anarchie, de l’absence de patriotisme et de sens politique, du défaut d’organisation militaire. Selon toute apparence, son triomphe est bien lointain encore, si même il vient jamais, parce qu’elle ne songe point assez à devenir sérieusement militaire, à faire sa principale occupation de la pratique réelle des armes, à ne compter enlin, pour arriver à l’indépendance, que sur des moyens de guerre efficaces. Ce n’est pas en prenant des faits d’armes insignifiants pour des exploits comparables à ceux des anciennes légions romaines, les plus obscurs guerriers pour des Marius et des Césars, de courtes et partielles levées de boucliers pour des luttes acharnées, qu’elle sortira de sa nullité militaire. C’est bien moins à la prépondérance matérielle qu’à la supériorité de sens politique et à une forte organisation militaire, que l’Autriche doit sa longue influence et ses triomphes récents sur l’Italie. Le Piémont, pays où les armes ont toujours été en honneur, a presque tout fait à lui seul dans cette dernière guerre ; les provinces insurgées mêmes y ont pris peu de part. Un fait, un seul, est véritablement digne de remarque, leur appartient en propre ^ et a eu une grande importance, c’est la longue résistance de Venise. Cette ville a su se maintenir pendant dix-sept mois contre l’Autriche et n’a suc-