LIVRE TROISIÈME. 147 hommes venant de Bologne, qui n’est qu’à 5 ou 6 marches des lagunes. Ainsi renforcé, il aurait pu tenir la campagne à quelque distance de Venise, exciter une insurrection et rejeter l’ennemi jusque sur l’Adige. Si les Piémontais pénétraient en Lombardie et battaient Radetzky, les Autrichiens pouvaient se trouver enfermés, comme l’année précédente, entre le Mincio et l’Adige. Pour, effectuer son mouvement, Pepc concentra à Chioggia, Brondolo et Malghera, les forces dont il crut pouvoir disposer sans compromettre la sûreté de Venise, 7 à 8 mille hommes avec 12 pièces do campagne. Ces préparatifs enthousiasmèrent la population, cl lorsqu’il s’embarqua pour se rendre à Chioggia, une foule immense l’accompagna sur le quai, cl lui prodigua les félicitations et les applaudissements, comme s’il eût déjà remporté une grande victoire. 11 importait d’opérer rapidement, tandis que Ra-detzky dirigeait toutes ses forces vers le Tessin, et que le corps du blocus restait isolé et toujours peu nombreux. Mais Pepe, hardi dans scs conceptions, était timide et irrésolu au moment d’agir. Il n’osa pas s’aventurer au dehors des lagunes, dans un pays où les mouvements sont difficiles et qu’il connaissait mal, sans avoir reçu des nouvelles des premières opérations des Piémontais, et surtout sans être bien sûr que la division romaine était réunie à Bologne et se mettait aussi en marche. Il se borna donc d’abord à quelques reconnaissances autour de Brondolo. Le 21, il fit.occuper Conche, forte position sur le canal de la Brenta, à 12 kilomètres au-dessus de Brondolo, et dont la possession était utile pour couvrir les communications du coips qui allait s’éloigner des lagunes. Le lendemain l’ennemi attaqua