475 LIVRE QUATRIÈME. Pendant ce temps-là les effets du blocus commençaient à se faire sentir à Venise el dans tout le territoire des lagunes; les vivres avaient déjà doublé de prix; on avait rarement des nouvelles du dehors. Le 20 mai était le terme du délai accordé aux étrangers voulant quitter la ville; à partir de ce jour, l’escadre autrichienne ne laissa plus passer aucun navire. Les bâtiments de guerre français et anglais furent toutefois exceptés; pendant toute la durée du siège, l’entrée et la sortie des lagunes furent libres pour eux. Ils ne devaient apporter ni vivres ni correspondances à Venise, condition qui fut assez mal observée, du moins quant aux correspondances. Deux sorties heureuses eurent lieu à celle époque, l’une de Treporti, l’autre de Brondolo. Le 20, une partie de la garnison de Treporti alla attaquer les postes ennemis les plus rapprochés cl leur enleva une centaine de bœufs que venaient de leur fournir les habitants des environs. Le 22, mille hommes de la garnison de Brondolo, divisés en Irois colonnes, parcoururent tout le pays compris entre la Brenla el l’Adige jusqu’à Piove, chassèrent partout l’ennemi devant eux, et firent des réquisitions dont le résultat fut un approvisionnement de trois cents bœufs et d’une grande quantité d’œufs el de volailles. On voulut aussi faire sortir la flotle, et on lança en avant, pour voir s'ils pourraient tenir la mer, une dizaine de trabaccoli dont l’armement venait d’être terminé. L’eseadre ennemie s’éloigna pour les attirer au large, mais ils restèrent à peu de distance des côtes, rentrèrent bientôt sans oser s’aventurer davantage, et la flotle ne fil aucun mouvement. L’assiégeant avail enfin terminé scs batteries; il en avait 18, les 7 anciennes de la première parai-