188 LIVRE QUATRIÈME. que rencontrait la négociation de la paix entre l’Autriche elle Piémont, firent croire à Manin que les événements du dehors devenaient favorables, et le remplirent d’espoir. Il s’empressa de convoquer l’assemblée, et lui donna communication, en comité secret, de toute la correspondance avec la France, l’Angleterre, la Hongrie, Uadelzky et de Bruck. L’assemblée partagea les illusions de Manin, déclara que Venise persistait à résister, et autorisa le gouvernement à entamer des négociations. Manin, fort de celle délibération, envoya à de Bruck deux négociateurs qui avaient pour instruction de réclamer l'indépendance, ou du moins une existence politique convenable. De Bruck signifia à ces envoyés que le gouvernement autrichien était fermement résolu à faire rentrer Venise sous son obéissance, et que tout ce qu’on pouvait discuter, c’étaient les bases de la constitution qui lui serait oc-iroyée. Il leur fil connaître des projets dont les points fondamentaux étaient: le maintien de loule la monarchie sous la dynastie impériale; une administration séparée pour les provinces lombardes-véniticn-nes, avec un lieutenant de l’empereur exerçant le pouvoir exécutif, et un sénat et une chambre de députés formant le pouvoir législatif, sauf ce qui concernait la guerre et les relations extérieures dont la décision appartiendrait aune diète générale de l’empire composée de représentants de toutes les provinces. De Bruck déclarait en outre que Venise pourrait, à son choix, faire partie d’un royaume lombard-vénitien dont Vérone serait la capitale, ou être la capitale de la Venilie, qui formerait un état ou gouvernement distinct de la Lombardie, ou enfin avoir une existence à part, en devenant, comme Trieste, une ville impériale. Fort désireux de voir cesser la