LIVRE QUATRIÈME. 177 quelques arches, d'espace en espace, en avant de la place centrale. Quant à la défense même du pont , elle consistait dans une batterie de 7 pièces élevées sur la grande place, avec quelques traverses en arrière, et trois autres batteries à l’extrémité de la ville. On fit jouer les mines aussitôt après le passage de la garnison de Malglicra ; mais elles produisirent peu d’effet el ne rompirent que 19 arches: 6 entre la lèle du pontet la première place, 10 entre celte place el la seconde , 5 entre celle-ci et la troisième ou grande place. La première rupture était à 400 mètres de l’extrémité du pont, de sorte que tout cet espace se trouvait livré à l’ennemi. Ce ne fut pas tout. Le fort San Giuliano aurait pu tenir quelques jours, arrêter l’assiégeant au bord des lagunes et protéger les travaux de démolition el de défense du pont; il fut abandonné. Sa garnison à la vue de l’évacuation de Malgbera, fut saisie d’épou-vanle, méconnut la voix de ses chefs et rentra dans Venise, quoiqu’elle eût reçu l’ordre formel de rester à son poste et de le défendre vigoureusement. La discipline était si relâchée, Pepe avait si peu de fermeté qu’un tel acte resta impuni. L’ennemi ne s’était nullement douté de l’évacuation de Malgbera ; il avait continué son feu celle nuil-lâ comme les autres nuits, poussé les cheminements commencés la veille, else disposait à faire le lendemain quelques attaques de vive force contre les ouvrages les plus endommagés, lorsqu’au jour il vit avec surprise qu’il n’y avait plus de défenseurs. 11 prit aussitôt possession des forts , se dirigea ensuite vers le pont, et s’avança jusqu’aux premières arches rompues. Un détachement, conduit par des officiers du génie, alla, partie dans des barques, partie