LIVRE QUATRIÈME. 1 J7 préparée, avait complètement réussi, etsi ces 60 hommes avaient été soutenus, ils pouvaient rester maîtres de la batterie. Mais la résolution et la témérité nécessaires pour de pareilles entreprises sont rares chez les Autrichiens; on n’avait trouvé quelGO hommes, et ils avaient été ainsi aventurés, dans le seul but d’enclouer les pièces et de faire quelques dégâts ; ce qui ne pouvait avoir une grande importance. Depuis celte affaire, les Vénitiens furent moins négligents, les barques exercèrent une plus grande surveillance, la batterie fut toujours bien gardée, et les canonniers et les travailleurs ne vinrent plus y faire le service sans armes, comme cela avait eu lieu jusqu’alors. Quelques jours après, l’ennemi fit l’essai d’un moyen fort singulier pour faire arriver des bombes dans Venise. Ce moyen, proposé par un aventurier anglais, consistait à attacher les bombes à des ballons qui devaient les porter au-dessus de la ville et les y laisser tomber. Le 12 juillet, une vingtaine de ces ballons-bombes furent lancés d’une frégate à l’ancre derrière le Lido. Aucun ne s’abaltil sur Venise. La plupart éclatèrent en l’air ou tombèrent dans la mer ou dans les lagunes; quelques-uns s’en allèrent, du côté des assiégeants, cl celle lenlalive ne fut qu’un divertissement, pour les Vénitiens, qu’elle avait d’abord beaucoup inquiétés. La distance de 3 mille mètres environ, qui séparait Venise des batteries autrichiennes, n’était pas suffisante pour rendre impossible un bombardement, et puisque les Autrichiens étaient décidés à avoir recours à un tel moyen et croyaient à son efficacité, ils auraient dû, dès qu’ils avaient été maîtres de la tète du pont et de San Giuliano, disposer leurs bal- LE MASSOJI.