LIVRE DEUXIÈME. (¡'.I autrichiennes semblaient faire assaut de faiblesse et de lâcheté, tant ce mouvement insurrectionnel les prenait au dépourvu et les déconcertait. Les commandants de Trévise et d’Udine capitulèrent honteusement comme Zichy; la place de Palmanova et le fort d’Osopo furent cédés aux insurgés sans coup férir; les autres villes, abandonnées par leurs garnisons qui allaient rejoindre Radelzky, se trouvèrent libres aussi, et la domination autrichienne cessa en quelques jours, de l’isonzo aux environs de l’Adige. Une seule des huit provinces dont se compose la Vénitie, celle de Vérone, resta sous la domination autrichienne. Les sept autres, délivrées, se donnèrent chacune des comités ou gouvernements provisoires, mais qui firent ensuite adhésion à celui de Venise, et le reconnurent comme gouvernement cenlral. Les choses se passèrent en Lombardie avec le même succès pour les habitants, mais non sans lutte; Milan avait soutenu vaillamment un combat de cinq jours contre Radelzky qui dut l’évacuer et concen-trersses forces vers le Mincio, à cause de l’attitude hostile du Piémont, et sans avoir employé tous les moyens de répression dont il pouvait disposer. L’armée autrichienne, démoralisée, fort diminuée parles combats, les capitulations, les désertions, n’occupa plus que la bande de terrain comprise entre le Mincio et l’Adige, avec les quatre places de Mantoue, Peschiera, Vérone et Legnago. Elle se trouvait enveloppée par l’insurrection, ne pouvait communiquer avec l’empire que par l’étroite vallée de l’Adige, et se voyait pressée de front par une armée piémon-taise à laquelle venaient de se joindre les troupes des autres États italiens. L’insurrection réunissait de nombreuses chances de succès, tout concourait en LE MASS05.