LIVRE QUATRIÈME. 464 aussi faible que celle de l’Autriche, il n’y avait rien à tenter, ni de ce côté, ni vers Brondolo, car fût-on maître de ces deux points, on ne pourrait, sans le concours d’une flotte bien supérieure à celle des assiégés, emporter Sainl-Erasme ou dépasser Chiog-gia. Restait l’attaque par le centre, vers les points de terre ferme les plus rapprochés de Venise ; on ne peut la faire sans s’emparer d’abord de Malghera, et c’est par le siège de ce fort que les Autrichiens commencèrent leurs opérations. Le fort de Malghera s’élève à l’ouest des lagunes, au milieu de l’intervalle qui les sépare de Mestre, nœud de toutes les communications terrestres de Venise. Il est à 2 kilomètres de Mestre, à même distance des lagunes, et à 5 kilomètres et demi de Venise, dans une position dont le sol est le seul bon, le seul ferme des abords des lagunes. Il défend ces abords, couvre le canal de Mestre et le pont du chemin de fer, et peut servir de débouché et de refuge à un corps de troupes voulant opérer dans les environs. Le canal sort des lagunes en arrière même du fort, le traverse, et va aboutir au centre de Mestre; le chemin de fer passe tes lagunes parallèlement au canal et tout près de lui, et court ensuite à gauche en laissant, sur sa droite, le fort à une centaine de mètres, et Mestre à plus d’un kilomètre. Malghera se compose de deux enceintes. L’enceinte intérieure est un pentagone irrégulier, formé de quatre fronts, bas-tionnés et d’une tenaille, avec fossés pleins d’eau. L’enceinte extérieure qui enveloppe complètement la première est à peu près semblable, est aussi entourée d’eau, et a un chemin couvert palissadé; elle est précédée de trois lunettes dont l’objet principal est de favoriser les sorties. L’ensemble de ces ou-