LIVRE TROISIÈME. 419 termes (le l’armistice. Le cabinet de Turin prétendit , avec raison, que le parc devait être restitué sans condition et laissa une partie de la flotte dans l’Adriatique, en attendant celle restitution; mais le maréchal ne voulant pas céder, on répondit à ses exigences en renvoyant la flotte dans les eaux de Venise, où elle se montra à la fin d’octobre. A la même époque, quelques faits d’armes eurent lieu autour des lagunes. Les nouvelles du dehors annonçant chez les habitants de terre ferme delà disposition à se soulever; le désir des troupeâ, ennuyées d’un long repos, d’en venir aux mains avec l’ennemi, la nécessité de les aguerrir, déterminèrent le triumvirat à permettre à Pepe de faire des sorties. On n’avait fait aucune attaque depuis la médiation, dans l’espoir de voir l’Autriche consentir l’armistice, et sur les représentations de la France, qui s’efforcait de prévenir les hostilités de part et d'autre. Le moment paraissait bien choisi pour agir; Vienne était en pleine révolte, la Hongrie marchait à son secours, et l’empire se trouvait ainsi exposé à une crise terrible. Les réfugiés italiens en Suisse, réunis sur la frontière, cherchaient à pénétrer dans la Haute Lombardie et y excitaient quelques mouvements. Les forces autrichiennes devant Venise étaient toujours peu nombreuses. Pepe commença la série d’attaques qu’il se proposait de faire par une sortie contre Cavallino, position assez importante, à 12 kilomètres en avant de Tre-porli, et commandant l’embouchure du Sile cl de la l'iave. Les Autrichiens y tenaient 500 hommes avec deux bouches à feu; c’était l’extrême gauche de leur ligne de blocus. Treporli communique avec Caval-Hno par une digue et un canal, qui se côtoient et