49f> LIVRE QUATRIÈME. concentrer leurs efforts contre le pont et contre San Secondo, et de tout braver pour s’en rendre maîtres. Des attaques réitérées, des tentatives d’approche et d’escalade, faites de nuit surtout, auraient bien pu réussir. Le pont, à peu près intact jusqu’à la coupure des \1 arches, offrait à la fois un abri et un point d’appui pour les tentatives de ce genre. L’ennemi essaya une seule fois une surprise contre la batterie Saint-Antoine. Dans la nuit du 6 au 7 juillet, un détachement d’une soixantaine d’hommes qui s’étaient offerts pour celte périlleuse affaire, ayant à sa tète un capitaine d’état-major, s’avance par le pont et traverse la grande coupure, tant à la nage que sur des barques, et en s’aidant des débris des arches démolies. Pendant ce temps-là, des signaux et des barques portant des lumières, attirent l’attention des Vénitiens du côté de Campallo, et un brûlot lancé dans la direction de la batterie, éclate près d’elle et l’enveloppe de fumée. Les barques vénitiennes gardant les abords du pont, croient à un grand danger et se replient. Les 00 Autrichiens, parvenus au pied de la batterie, escaladent rapidement et sans bruit le parapet, et se jettent à l’improviste sur les canonniers et sur les travailleurs inquiets de l’explosion qui vient d’avoir lieu à leurs pieds, et qui, selon leur habitude, sont presque tous sans armes. Après un combat de quelques instants, ils restent maîtres de la place, enclouent les canons et se mettent à défaire les embrasures et le parapet; mais ils ne tardent pas à être attaqués par les troupes de l’autre batterie et par la réserve qui se tenait à l’extrémité du pont: ils sont refoulés et précipités dans les lagunes où ils périssent pour la plupart. Cette surprise, fort bien