428 LIVRE TROISIÈME. suie, et qui affecte de grands airs d’italianisme, avait promis de souscrire pour deux millions; elle ne le fit pas. Venise, avait encore, en dehors de l’emprunt, fait appel à la générosité et au patriotisme de l’Italie; mais cet appel ne fut guère entendu et produisit à peine 100 mille francs. Le Piémont dont les sacrifices de tous genres, pour celle cause de l’indépendance, furent sans limites, non content d’épuiser ses finances pour faire la guerre, avait encore fourni de l’argent à la Lombardie etàlaVé-nilie, tandis que c’était à ces pays de lui en donner. Venise reçut de lui, en différentes fois, de juillet à septembre, une somme de 1,200 mille francs ou 1,550 mille livres. Plus tard, en février 1849, le parlement piémontais vota un subside de G00 mille francs par mois en faveur de Venise, pour tout le temps que durerait la guerre; la défaite du Piémont qui suivit de près ce vote en annula l’effet, et Venise ne reçut rien. A peu près à la même époque, la Constituante romaine volut donner 100 mille écus, 550 mille francs environ, mais une faible partie de cetle somme put être payée. Quant à Vénise toutes les classes de la population rivalisaient de désintéressement et s’imposaient les plus grands sacrifices, soil pour acquitter les impôts et remplir les emprunts, soil pour faire des offrandes patriotiques. Les fonctionnaires se soumirent à d’énormes retenues sur leurs appointements ; toutes les troupes de terre et de mer, officiers et soldats, abandonnèrent le quart de leur solde à l’É-lat; Pepe donna l’exemple du désintéressement et du patriotisme, en renonçant à toute espèce de traitement. Les mesures financières et les ressources que l’on vient d’énumérer mettaient l'État à même d’assurer les services publics, et de suffire à tous les besoins ;