LIVRE PREMIER. 11 leurc, la seule praticable aux bàlimerils de guerre; mais le canal qui la relia à Venise n’a que 6 mètres de profondeur. Venise n’a pas de porl proprement dit, mais le bassin entier de la lagune, partout où il a assez de fond pour que les navires puissent y pénétrer et s’y tenir à l’ancre, forme le plus vaste et le plus sûr des ports. Venise, ainsi séparée du continent et de la mer, est fort difficile à aborder, et cette circonstance seule en fait une position très-lorte, mais l’aride la défense est venu ajouter beaucoup à l’œuvre de la nature, et de nombreux ouvrages de fortification protègent tout le territoire des lagunes du côté de la mer, du côté de terre cl aussi dans son intérieur. Huit forts et un grand nombre de batteries défendent le littoral et les passes, et s’opposent aux débarquements et à toutes les attaques venant de la mer. Les fortifications destinées à arrèler les entreprises venant de la terre ferme se composent de trois groupes d’ouvrages couvrant les principaux abords et débouchés, ce sont: Treporti au nord, Malghera à l’ouest, Bron-dolo au sud; Treporti et Brondolo sont précédés de quelques autres ouvrages, placés sur la Piaveetsur l’Adige; une attaque par terre n’est possible que par ces trois points, mais l’un d’eux ou même tous les trois perdus, la position de Venise est encore bien solide. L’intérieur des lagunes est parsemé de petits forts, de batteries, de tours ayant action sur le littoral et sur les abords de terre ferme, enfilant les canaux et ballant leurs points de jonction. Enfin une des meilleures défenses est la difficulté de cheminer dans ce dédale de canaux et de bas-fonds, lorsque les balises qui jalonnent ces voies lorlueuses sont enlevées. Quant à Venise même, elle n’est pas forli-