1 62 LIVRE QUATRIÈME. vrages bal parfaitement le terrain en avant, entre le chemin de fer et le canal de l’Osellino. A droite et à gauche, à une distance d’environ 500 mètres, deux petits forts flanquent Malghera et assurent ses communications avec Venise. Celui de. droite, que les Vénitiens nommaient le fort Manin, est placé un peu en arrière, dans un rentrant du canal de l’Osellino, et couvre diverses écluses, construites sur ce canal, et au moyen desquelles on peut tendre des inondations; c’est de ce côté que l’attaque rencontre le plus d’obstacles. Le fort de gauche, appelé fort Rizzardi, du nom du général qui l’avait fait construire, voit le terrain au sud du chemin de fer et prend de revers ce chemin, dont le remblai couvre l’attaquant contre les feux directs de Malghera. Ces deux forts, élevés par les Vénitiens depuis l’insurrection, sont reliés à Malghera par des communications couvertes, c’est-à-dire, dans lesquelles on est à l’abri du feu de l’ennemi. Les Vénitiens avaient encore fait une batterie en arrière de Malghera, pour prendre d’en-filade le chemin de fer, flanquer les trois forts et couvrir la route qui mène au pont des lagunes. Les ouvrages dont on vient de parler ne sont qu’en terre, à l’exception de la double enceinte de Malghera, dont les escarpes et les contrescarpes sont revêtues jusqu’à fleur d’eau. 11 faut, pour bien défendre tous ces retranchements, o mille hommes au moins avec 120 bouches à feu, et alors le siège doit rencontrer de grandes difficultés. Malghera a deux casernes voûtées, à l’épreuve de la bombe et formant réduit, mais elles ne contiennent ensemble que 500 hommes au plus, et dans les autres ouvrages il n’y a aucun logement pour les troupes; il faut donc que presque toute la garnison s’abrite sous des tentes ou dans des baraques en planches.