g(i LIVRE DEUXIÈME. nait pas beaucoup à les ravoir, et ne s’occupa pas d’eux (8). Pepe, qui avait plusieurs fois exercé de grands commandements, était le personnage militaire le plus considérable qui se trouvât à Venise, et ce qu’il venait de faire ne pouvait qu’augmenter sa popularité ; le gouvernement crut devoir le mettre à la tète de l’armée, et ce fut là une erreur, qui cul de tristes conséquences pour Venise. Pepe avait fait voir plus d’une fois dans le cours de sa carrière agitée, qu’il était peu habile dans l’art de la guerre, et il ne possédait ni le caractère ni les qualités nécessaires au général d’un pays insurgé, au chef de troupes mal formées et nullement aguerries. Affaibli par l’âge, sans énergie et sans activité d’esprit, il rendit peu de services réels, et ne sut pas tirer parti des circonstances et de l’excellente position de Venise. Ce choix devait d’ailleurs déplaire au parti monarchique, dans un moment où s’agitaient les malheureuses questions de forme de gouvernement et de fusion ; il devait déplaire surtout à Charles-Albert et à son armée. Dès les premiers jours de l’insurrection, le gouvernement vénitien avait demandé à ce prince un homme de guerre à qui 011 pût confier la défense de Venise, cl Charles-Albert lui avait envoyé un de scs principaux officiers, le général La Marmora, frère aîné des deux autres généraux du même nom qui l’année suivante eurent lant de pari aux affaires du Piémont. La Marmora, arrivé à Venise dans le courant d’avril, avait travaillé à l’organisation des troupes et secondé les efforts de Durando contre Nu-gent. Mais bientôt le gouvernement provisoire, mal disposé pour tout cequi était picmonlais, lui lémoigna peu de confiance et le laissa à l’écart ; il saisit avec