LIVRE QUATRIÈME. 209 Les bâtimenls vénitiens qui venaient de sorlir étaient au nombre de 14 ; 4 corvelles, 5 bricks. 1 goélette , 1 bateau à vapeur , 5 remorqueurs à vapeur. La flotte ennemie comptait 3 frégates. 2 corvettes, 5 bricks, 4 bateaux à vapeur dont un seul de guerre , et quelques transports. Venise se livrait à l’espoir d’un combat heureux, lorsque le surlendemain on vit rentrer l’escadre, elle n’avait pas osé combattre, et l’ennemi, qui ne s’était éloigné que pour l’attirer en pleine mer, revenait derrière elle. Les partisans de la résistance furent consternés. Interpellé par la foule , Manin déclara que la marine serait sommée de se justifier, et que si elle ne pouvait le faire, la commission militaire sévirait contre elle avec la dernière rigueur. Deux jours après, on annonça officiellement que des motifs péremploires qu’on s’abstint toutefois de faire connaître, avaient déterminé la rentrée de la Hotte, mais qu’elle allait sortir de nouveau. Elle reprit en effet la mer, mais toujours sans aborder l’ennemi, revint bientôt se mettre à l'ancre à la tète de la digue de Malamocco, et ne bougea plus. Voilà tout ce que fit la marine pour répondre à ce qu’on attendait d’elle. Venise, dans ces derniers temps du siège, présentait un singulier et douloureux spectacle. La population, concentrée à l’est, couvrait la place Saint-Marc, la rive des Esclavons et les quartiers voisins, et campait aux jardins publics. Une foule nombreuse stationnait jour et nuit devant les boutiques des boulangers et des marchands de comestibles. L’autre partie de la ville, entièrement déserte, recevait une pluie continuelle de boulets et de bombes. Plus loin, la ligne de défense, le pont, les batteries, SanSecon-do, étaient criblés de projectiles et fortement en-