LIVRE TROISIÈME. 133 de bien faire la guerre de siège el de sauver une place. Elle pouvait seulement opposer une résistance passive qui, grâce à la force de la position , devait encore être longue, cl c’esl ainsi en effet <[ue les choses se passèrent. Il faut ajouter que l’état sanitaire de cette armée était fort mauvais. Le nombre des malades était ordinairement du tiers, quelquefois même de la moitié de l’effectif. Beaucoup de forts et de postes du territoire des lagunes sont malsains, et on n’en changeait pas assez fréquemment les garnisons, fatiguées d’ailleurs par un service Irop compliqué et bien souvent inutile, surtout dans les postes intérieurs. Les casernes étaient insuffisantes , et une partie des troupes occupait de simples baraques en planches, pendant un hiver qui fut très-rigoureux. L’administration militaire, était déplorable ; elle laissait le soldat mal vêtu, mal nourri, exposé aux intempéries, et tenait fort mai les hôpitaux , malgré la générosité des particuliers qui fournissaient une grande partie de tout ce qui était nécessaire à ces établissements. Les soins pour la santé et le bien-être de leurs troupes seraient le premier devoir des chefs s’ils n’étaient leur premier intérêt. C’esl bien assez pour le soldat d’être exposé chaque jour à perdre la vie dans les combats, sans l'être encore à mourir de maladie parla faute de ceux à qui son sort est confié. Un général doit être constamment préoccupé de ces pensées, et avoir pour ses soldats , instruments de sa gloire el de son ambition , un sentiment de respect el de vénération, qui fait qu’il se consacre tout entier à eux , et sans lequel il n’esl pas digne de leur commander, car c’esl son seul moyen de s’acquitter envers le plus grand nombre. LE »¿SSOIV.