LIVRE TROISIÈME. 435 tout le manque de vivres. La seule manière pour elle d’éviter un blocus rigoureux est d’ètre forte sur mer, et dans la circonstance actuelle, vis-à-vis d’une marine comme celle de l’Autriche, cela n’était pas trop difficile. On a vu qu’avec un peu de prévoyance on aurait pu, au moment de la révolution, faire entrer à Venise une partie de la flotte autrichienne, peut-être même toute cette (lotte, qui était alors à Pola et qui comptait dans ses équipages beaucoup d’italiens. Celle merveilleuse occasion manquée, il fallait songer à équiper une escadre; on en avait tous les moyens, ce n’était là qu’une affaire d’argent, avec un travail de quelques mois. Au 22 mars, il y avait à l’arsenal en armement, en construction ou en réparation: 1 frégate, 4 corvelles, 6 bricks, 5 goëleltes et 1 bateau à vapeur de 120chevaux; en lout 15 bâtiments portant 258 canons. L’ennemi n’en cul jamais devant Venise plus de 16, avec 276 canons: 3 frégates, 2 corvettes, 5 bricks, 2 goëleltes et 4 baleaux à vapeur de 120 chevaux. On ne parle pas des plus petits navires, dont une flotte a toujours un certain nombre elqui ne sonl guèrequedes transports ou des remorques; ils élaienl d’ailleurs plus nombreux du côlé des Vénitiens que du côlé des Autrichiens. On voit qu’il était possible de tenir tèle à l’ennemi, et même de lui être supérieur. Il fallait travailler sans relâche à mellre en merles 15 bâtiments qu’on avait à l’arsenal, ce qui aurait été fait en moins d’un an, c’est-à-dire avant le siège; il fallait acheter au dehors, à tout prix, quelques gros navires, surtout des baleaux à vapeur, comme le fit alors la Sicile; mais la négligence fut telle que des 15 bâtiments qu’on avait sous la main, et donl 5 étaient tout prêts à recevoir leur armement, 11 seulement furent mis à la mer,