LIVRE TROISIÈME. mais il apportait peu d’économie et de sévérité dans les dépenses, et des sommes considérables étaient employées d’une manière peu utile. Il était d’ailleurs mal servi; il y avait parmi les agents des finances et les fournisseurs, cl dans presque toutes les administrations, un grand nombre d’employés peu honnêtes qui s’enrichissaient sans* scrupule aux dépens de la fortune publique. Du 23 mars au 31 décembre, la dépense fut d’environ 56 millions de livres. C’est surtout dans les affaires militaires que se fit sentir l’absence d’une direction habile et vigoureuse. Les dix mois qui s’écoulèrent entre le commencement du blocus et celui du siège, de la fin de juin 1848 à la lin d’avril 1849, auraient été un temps suffisant pour organiser les troupes et même les discipliner jusqu’à un certain point. On a vu qu’elles se composaient d’un grand nombre de corps créés successivement et sans esprit d’ensemble, dont l’organisation confuse présentait les plus étranges disparités, et qui tous s’arrogaient des droits et des privilèges particuliers. Il y avait des volontaires de toute espèce, des gardes civiques mobiles, des troupes de ligne. La première chose à faire était d’adopter une formation fixe et uniforme, et Pepe l’essaya à diverses reprises. En dernier lieu, il voulut former l’infanterie en légions, chacune de trois bataillons, mais cela ne put s’exécuter qu’incomplètement, et les légions eurent les unes trois bataillons, les autres deux, quelques-unes un seul. Les bataillons différèrent encore beaucoup dans leur organisation particulière et dans leur effectif qui variait de 400 hommes à 1000. Leur nombre fut réduit; ainsi les sept bataillons de garde mobile n’en formèrent plus que quatre, les deux bataillons napolitains furent fon-