LIVRE QUATRIÈME. 219 ves(“). Naples el la Sicile sont durement comprimées; la Toscane el les Duchés sont maintenus sous le despotisme par les baïonnettes autrichiennes; l’asservissement de l’Italie est plus complet qu’avant 1848. Le Piémont seul, que la France et l’Angleterre ont trop d’intérêt à ne pas laisser succomber, lève la tête, s’essaie au régime constitutionnel, el sert de refuge el d’appui aux populations vaincues ou persécutées. Son gouvernement semble chercher sincèrement à consolider les nouvelles institutions, et mérite les sympathies el les encouragements de tous ceux qui veulent l’indépendance el le bonheur de l’Itaiie. Mais il n’a pas encore fait preuve de beaucoup d’habileté el de fermeté, et ne songe pas assez à se rendre fort conlre l’Autriche. Il ne change pas l’organisation vicieuse de l’armée, n’augmente pas la Hotte, n’assure pas sa frontière de l’est. Il recherche trop, au dehors et au dedans, les sympathies démocratiques, prèle Irop l’oreille au tapage parlementaire , laisse la presse miner le pouvoir et détruire les bonnes traditions monarchiques qui ont fait jusqu’ici la force de ce pays. En voulant séculariser trop vite ses institutions, il s’embarrasse dans des questions de sacristie dans lesquelles il met les loris de son côlé par la manière dont il a raison, et n’obtient d’autre résultat que de s’aliéner un clergé nombreux et influent, assez mal disposé déjà pour le nouvel ordre de choses et pour la cause de l’indépendance. Il fait aux émigrés italiens, dont beaucoup sont peu dignes d’intérêt, un accueil imprudent; au lieu de se borner à soulager leur infortune, il en place un grand nombre dans les fonctions publiques, les laisse s’immiscer dans ses affaires, et