LIVRE QUATRIÈME. 175 La retraite se lit par le canal cl par le pont, avec les précautions nécessaires pour la dérober à l'ennemi. Les troupes du fort Manin cl une partie de celles de Malgbera gagnèrent le bord des lagunes, à l’embouchure du canal de Meslre, cl trouvèrent là des barques qui les transportèrent à Venise. Le reste de la garnison de Malgbera et celle du fort Rizzardi qui se relira la dernière et continua le feu jusqu’au dernier moment, suivirent le chemin de fer et le pont. Quoique le peu de vivacité du feu de l’atla-que pendant la nuit facilitât beaucoup l’évacuation (les ouvrages el rendit le mouvement de retraite peu dangereux, il y eut de la précipitation el du désordre; on s’encombra au bord des lagunes cl sur le pont, et si l’ennemi s’était aperçu de la retraite, il aurait peut-être pénétré dans Venise à la suite des défenseurs de Malgbera, car la moindre poursuite aurait produit dans leur longue colonne une telle confusion que toute résistance aurait été impossible. A minuit, le mouvement était achevé. Dans ces Irois derniers jours, pendant lesquels l’ennemi avait lancé plus de 40 mille projectiles, la garnison de Malgbera avait eu 400 hommes hors de combat. Il avait fallu laisser dans le fort toute l’artillerie qui s’y trouvait; mais on l’avait mise, aulanl que possible, hors de service. 11 ne fallait pas, en évacuant Malgbera, se retirer jusque dans Venise, car on pouvait défendre le bord des lagunes et la tète du pont. L’espace enlrc Malgbera et le pont est d’environ 1,800 mèlres, et ce terrain est plus difficile encore que celui des approches du forl, puisqu’il participe davantage de la nature des lagunes. Portement établis à la lèle du pont et à San Giuliano qui en est loul près, les Vénitiens