74 LIVRE DEUXIÈME autres petits bâtiments destinés à la défense intérieure. La flotte militaire autrichienne, montée en grande partie par des Italiens était à Pola , sur la côte d’Istrie, en face et à quelques heures de Venise. Se rendre maître de eelle Hutte était un point essentiel; il fallait la faire avertir le 22 immédiatement après la capitulation, et la déterminer à prendre parti pour Venise et à se rendre dans les lagunes. Mais on n’y songea que le 23, cl le bateau à vapeur chargé de lui porter la nouvelle, au lieu d'être envoyé directement à Pola, eut ordre de passer par Triesle, pour y déposer Zichy resté à Venise jusqu’au départ de toutes les troupes, pour garantir l’exécution de la capitulation. Les autorités de Trieste eurent le temps de prendre leurs mesures pour sauver la flotte, et aucun bâtiment ne put aller à Venise; il y eut toutefois de nombreux déserteurs parmi les marins, dont une vingtaine d’officiers. En manquant une pareille occasion d’enlever à l’Autriche scs forces navales, Venise, comme on le verra plus lard, perdit son meilleur moyen de résistance. La situation financière était assez bonne et permettait de faire face aux dépenses pendant deux à trois mois. Il y avait, dans les caisses publiques et près des diverses administrations, une somme disponible d’environ 7 millions de livres d’Autriche; la livre d’Aulriche vaut à peu près 85 centimes de franc. La compagnie du chemin de fer de Venise à Milan, avait en caisse 5 millions que le gouvernement lui fil verser au Trésor; on eut en outre quelques centaines de mille livres d'offrandes patriotiques ; c’était donc un premier fond de plus de 10 millions. 11 y avait bien encore les caisses particulières des provinces, mais on n’en put rien tirer, les mu-