184 LIVRE QUATRIÈME. qui unit le littoral à l’île des Jardins. Cette île se prolonge vers Chioggia et communique avec elle par un grand pont en maçonnerie, dont l’une des extrémités a un pont-levis. Au delà du fort de la Madone, jusqu’au port de Chioggia, le littoral est protégé par plusieurs forts cl balteries ; de l’autre côlé, en avant de Brondolo, il est couvert par la Brcnta, le long de laquelle s’élèvent divers retranchements, et dont l’embouchure est défendue par un fort, le Pentagone Neuf. On voit que toute celte parlie du littoral et des abords de terre ferme, du port de Chioggia à l’embouchure de la Brenla, est hérissée de fortifications dont Brondolo est le centre. Le terrain en avant de la Brcnta, entre ce fleuve et l’Adige, est plus difficile encore que celui des environs de Malghera. Brondolo avait une garnison de 500 hommes avec 50 bouches à feu; Saint-Michel, le fort Lombard, la ligne retranchée et les ouvrages de la Brcnta étaient armés d’une soixantaine de pièces; 4 à 5 mille hommes défendaient ces points et toute la partie méridionale des lagunes, et avaient leur quartier général à Chioggia. Les troupes autrichiennes chargées de l’altaque de la Brenla el de Brondolo étaient au nombre de 7 à 8 mille hommes. Ce corps s’établit autour de Sainle-Anne ; et comme ces lieux sont impraticables aux voilures, ses premiers soins furent de construire, à partir de Sainte-Anne et de Porlo-Fossone, qui est à l’embouchure de l’Adige, des routes dans la direction de la Brenla; ce fut là un travail Irès-pé-nible. L’intenlion de l’assiégeant était d’attaquer toute la ligne de la Brenla, mais en faisant son effort principal vers Busiola, pour forcer le passage sur ce point. Il construisit trois balteries; deux, assez rapprochées l’une de l’autre et reliées par une tranchée,