LIVRE QUATRIÈME. 183 d’altaqner l’extrémité sud ; c’était une opération aussi diflicile que celle qu’ils venaient de faire contre Mal-ghera. Les Vénitiens avaient fait de ce côté de grands travaux; d’ailleurs la prise de Brondolo, celle même de Chioggia n’avait pas la même importance que la possession de Malghera. Il y a plus de 50 kilomètres de Cliioggia à Venise, et il est presque impossible de s’avancer par l’étroit littoral de Palestrine, sous le feu de la flottille des lagunes, et d’emporter les batteries et les forts de ce littoral. Il est vrai que la perle de Chioggia, ville de 25 mille aines, aurait privé Venise d'assez grandes ressources et surtout produit un effet moral des plus fâcheux. Mais néanmoins il valait bien mieux concentrer tous les moyens de l’at-taque contre le pont et se contenter de resserrer les deux extrémités, Brondolo et Treporti. Brondolo couvre la pointe méridionale des lagunes. Ce fort est un quadrilatère bastionné, construit au point où la Brcnta, le Bacchiglione, le canal latéral à la Brenta et le canal de Valle, réunissant leurs eaux, en décluirgent une partie dans la lagune, tandis que l’autre, reprenant à droite l’ancien lit de la Brenta, va se jeter dans la mer, à environ 4 kilomètres plus bas. Il est flanqué à droite par un petit fort, le fort Saint-Michel, placé au delà du courant qui tombe dans la lagune , et par un retranchement qui bat les canaux et quelques points où l’attaquant pourrait placer de l’artillerie. A gauche, une ligne à redans continue, relie Brondolo au rivage, l’empêche d’ètre tourné, et forme du terrain en arrière une sorte de camp retranché. Deux forts défendent l’intérieur de ce camp; l’un, le fort Lombard, élevé au bord de la mer, bat la plage et protège le revers de la ligne; l’autre, le fort de la Madone, couvre le pont