LIVRE DEUXIÈME. sans rien faire, laissa travailler l’esprit des troupes par les émissaires du roi, et perdit ainsi toute autorité sur elles. La Indivision, qui était à Ferrare, ne voulut même pas al tendre la réponse à la demande de contre-ordre qu’il avait adressée au roi, et partit pour Naples. Pepe n’osa pas employer contre elle l’autre division, sur laquelle il ne comptait pas beaucoup non plus. Les populations de Bologne et des environs paraissaient vouloir s’opposer au départ de ces soldais, qu’elles appelaient des traîtres et des lâches ; elles crièrent beaucoup mais ne firent rien. Le roi ne répondant pas à Pepe, celui-ci donna, le 10 juin, à la division qui ne l’avait pas abandonné et qu’il avait fait avancer jusqu’au Pô, l’ordre de franchir ce fleuve; mais elle refusa d’obéir et rétrograda, à l’exception d’un bataillon de chasseurs, de deux bataillons de volontaires, d’une batterie d’artillerie, d’une compagnie du génie et d’un certain nombre d’officiers de divers corps, 2 mille hommes environ, qui suivirent le général à Rovigo et auxquels se joignirent deux bataillons de volontaires lombards et bolonais. Vicence venait de succomber, et les Autrichiens marchaient déjà sur Padoue ; Pepe, se jelanl à droite vers le littoral, se dirigea sur Venise, où il arriva le 15. Les 2 mille Napolitains n’v restèrent pas tous. Le roi envoya aux troupes de ligne l’ordre de retourner ; elles finirent par obéir, cl dans les premiers jours d’août s’embarquèrent pour Pescara. Quelques officiers de ces corps ne voulurent, pas se séparer de Pepe, et le gouvernement vénitien retint les pièces de la batterie d’artillerie, comme indemnité de ses fournitures aux troupes parlantes ainsi qu’à la flotte napolitaine. Quant aux deux bataillons de volontaires, le roi ne te- LE ÎIASSON 6