diO LIVRE DEUXIÈME. d’Osopo. Quelques centaines de volontaires qui gardaient celte forte position ne voulurent pas la rendre après l’armistice, et furent bloqués. Au mois d’octobre, les Autrichiens firent des allaques plus vigoureuses, canonnèrenl le fort et bombardèrent le village, qui, après avoir beaucoup souffert, fit sa soumission. Deux jours après, le 15 octobre, la garnison du fort, qui n’avait plus les moyens de résister, capitula et obtinl de sortir avec les honneurs de la guerre pour aller à Venise, où elle fut accueillie avec enthousiasme. Le triumvirat, sans se montrer très-habile, déploya cependant dans les premiers temps de l’activité et de la vigueur. Tant que les Autrichiens ne faisaient pas plus d’efforts, Venise était en sûreté, et n’avait qu’à s’applaudir de sa noble détermination. Mais elle ne comptait pas seulement faire une longue résistance, grâce à la force de sa position et au nombre de ses défenseurs; elle espérait mieux, croyait à une reprise prochaine des hostilités par le Piémont, et attendait les secours de la France, ou tout au moins la médiation de la France et de l’Angleterre, dont le premier effet serait de faire cesser les hostilités autour des lagunes. Mais c’étaient là autant d’illusions qui n’allaient pas tarder à se dissiper. Venise devait, avant tout, mettre sa force et sa confiance en elle-même, et ne compter qu’accessoirement sur le dehors; il faut toujours, peuple ou individu, chercher à faire sa destinée soi-mème, avant d’avoir recours aux autres.