LIVRE TROISIÈME. ire eux des forces bien considérables. Il occupait une partie du Piémont; il avait eu à réprimer quelques mouvements insurrectionnels en Lombardie, où Bre-scia s’était soutenue pendant dix jours et avait opposé la plus vive résistance; enfin il faisait entrer un corps d’armée en Toscane et se tenait prêt à envahir aussi les Légations. Tout cela retardait et gênait ses opérations contre les lagunes; néanmoins il fut en mesure d’en entreprendre l’attaque vers la fin d’avril. Venise, depuis sa fondation, n’avait jamais été assiégée, pas même réellement attaquée, bien différente en cela de Milan, attaquée plus de quarante fois, souvent prise et deux fois détruite de fond en comble. On va voir qu’une défense toute passive et peu intelligente a suffi pour braver pendant quatre mois tous les efforts de l’ennemi, et qu’au bout de ce temps, ce ne fut encore que le manque de vivres et de munitions qui amena la reddition. Entre des mains habiles, ne la laissant manquer de rien cl sachant mieux utiliser la bravoure de ses 15 mille défenseurs et les bonnes dispositions de la population, une telle ville était en élat de tenir indéfiniment, et de rappeler le souvenir des résistances les plus mémorables dont parlent les annales de la guerre.