— 76 — en pleine activité, nous trouvons à Sinj, sur la route dont Marmont fut le créateur réputé, le même accueil chaleureux et lleuri : les alkars, société de cavaliers, ont remplacé les sokols, mais les applaudissements sont aussi vifs à notre apparition, le maire est aussi ému, la table est aussi garnie de cochons de lait et de l’inévitable rôti d’agneau, l’eau-de-vie de pruneourakiaqu’on sert en guise d’apéritif, est aussi parfumée, les vins sont aussi généreux, les compliments aussi patriotiques ! Après le repas, au milieu de groupes féminins curieux et sympathiques, nous admirons l’adresse du vainqueur à une course d’Alkars, improvisée en notre honneur. Puis, nous prenons congé pour nous rendre aux ruines de Salona. A chaque agglomération, devant nos automobiles, s’attroupent des villageois; impossible de passer outre; collations, vins, rallias s’offrent à nouveau avec une insistance irrésistible. « Je ne puis plus regarder une brebis dans les champs », m’avoue Ford en se voilant les yeux. Gorgés de victuailles, sans nos guides, nous ne prendrions pas garde às la forteresse de Clissa (Klis), qui se confond avec le roc qu’elle domine à six cents mètres d’altitude. L’ascension est rude, mais le spectacle rachète la peine : gardée par le Mossor, qui roule vers elle dans une cou-