— 87 — ment de la première vision à notre entrée dans la ville ». Comme pour exaucer ses vœux, il bruine; nous liions assez vite jusqu’aux bouches de Cattaro Tournant à angle aigu, nous piquons sur Cas-telnuovo, pittoresque, sauvage avec des tours en ruine, au fond de la première baie (pie ferme, (levant nous, un immense barrage de montagnes arides, pendant que, vers la droite, grandit le Lovcen et blanchit son sommet. C’est lui que, par un nouveau détour, nous prenons maintenant comme point de direction, longeant le barrage auquel s’encastrent des églises, de minces villages; et nous entrons dans Théodo, rade spacieuse, aux bords moins abrupts, d’une sérénité puissante; le cuirassé Lorraine, battant pavillon amiral, y règne majestueux, étendant sa protection à une flotiIle inutilisée de croiseurs autrichiens. Nous souhaiterions faire visite à l’amiral, et nous accompagnons le commissaire dans ce but; mais nous sommes reçus par un officier d’Etat-Major d’allure hautaine, qui prétend que son chef est invisible, réponse, me semble-t-il, peu au goût des camarades anglais. Nous reprenons nos places et cinglons vers la passe étroite qui donne sur la dernière bouche. Nous y pénétrons entre de hautes montagnes