- 60 - .femmes qui prennent part à-ces agapes et ne sont pas les moins ardentes : « Parlez aussi de nos humiliations, des menaces à notre égard, des cocardes arrachées de nos corsages, lors de l’arrivée des Italiens. Que serions-nous devenues si vos officiers ne s’étaient interposés, ne nous avaient emmenées à bord de vos navires ? » Ainsi se posent, dès ce premier soir, les données du problème. Du côté yougoslave, ce que nous entendrons, les jours suivants, n’en sera ([lie la répétition ou le commentaire. Dans les milieux adverses, nous n’aurons guère le loisir de pénétrer, sauf près des officiels. Ceux-là se montrent très circonspects, La courtoisie parfaite déployée par l’amiral à notre visite ne l’empêche pas d’esquiver les propos embarrassants. Tant de retenue contraste avec cette ostentation permanente qui, à côté de mille symptômes fugitifs, se fait remarquer par une profusion de drapeaux dans les rues, par de longues bandes de calicot blanc voilant les enseignes et clamant en lettres énormes : O Italia, ô Morte ! — Fiume italianissima ! Entre les deux pôles contraires, nous recherchons l’opinion de gens désintéressés ; nous devons reconnaître qu’elle csl unanimement favo-