« Pourquoi a-t-on choisi Podgorîtza comme siège du Parlement ? »,
  " La ville est plus centrale que Cettigné, plus facile aux communications; peut-être aussi le souvenir de la conjuration de 1907... »
  Ces déclarations nous sont confirmées par le nouveau gouverneur, M. Pavitchevitch, qui nous propose, libéralisme rare, une entrevue avec les détenus politiques: «pour demain si cela vous plaît; avant tout, il vous faut songer à chercher des logements; il y en a peu ».
  Nous voilà circulant par les rues presque désertes malgré la fête, comme celle d’un grand village, accompagnés de gendarmes, le fusil sur l’épaule. On croise parfois une femme au manteau de couleur couvrant la robe blanche, parfois de grands gaillards à forte carrure, aux vestes rouges et or, aux pantalons bleus bouffants sur les bas ou les bottes, à l’ample ceinture multicolore de laquelle émergent des crosses de pistolets.
  Les maisons sont d’apparence pauvre, mais les habitants très hospitaliers; un vieillard auquel je demande un lit qu’il ne peut me fournir, envoie ses deux fils à la découverte, avance une chaise et me tend un verre de rallia, puis un second que je refuse; il se dirige vers la table, coupe deux morceaux de jambon fumé dont il porte l’un à sa