— 114 — ôte son chapeau haut de forme, le discours de M. le Maire, dont la péroraison est ponctuée de vivats; car, nombreux demeurent les assistants, et c’est une procession qui nous conduit, bannières au vent, vers l’Hôtel de Ville, paré aux couleurs d’Angleterre, de France et de Yougoslavie. Dans la salle des t'ètes, nous prenons place à une table de soixante couverts, à côté de M. le Maire el des notables de Stanio, Il n’y a que des habits noirs. Où sont donc les personnes aux parures étincelantes remarquées tout à l’heure ? Les voilà. Evocatrices de certaines scènes d’opéra comique, elles font leur entrée, à la lile, d’un même pas balancé, portant d’un geste uniforme des plats chargés d’huîtres. Elles sont dix jeunes filles, parmi les plus jolies, en costume national : bouquets aux couleurs vives sur jupes noires, tabliers blancs, corsages rouges et mouchoirs clairs aux cheveux, colliers à gros grains d’or ajourés, pendentifs de perles, fines broderies aux fichus croisés sur la poitrine avec des dentelles ou des paillettes. L’assortiment pourrait choquer; il nous plaît infiniment et nous en déclarons voluptueuses les nuances. Les noms qu’on nous murmure sont une caresse : Mlle Svilokas, à lt> chevelure de soie.