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s’exercent à lancer verticalement des balles assez haut pour qu’elles soient frappées par les rayons.
  Il nous apprend encore, et ceci est plus certain, que le rocher dominant Cattaro a dû être enchaîné à la montagne dont il tendait à se détacher.
  Cependant l’un de nous, délégué vers les autorités locales pour leur faire part de notre présence, de notre intention de gagner le Monténégro le plus rapidement possible, rapporte du général commandant la place, la promesse d’une automobile, et l’invitation à prendre chez lui le café au lait matutinal.
  Nous nous retirons dans nos cabines et, dès le réveil, nous nous présentons au général Tahon, qui nous reçoit à la manière simple et franche des officiers en campagne. A sa réputation d’affabilité, qui n’est pas surfaite, il mériterait de joindre celle de diplomate, car, exerçant, sans troupes à lui, le commandement sur un territoire où voisinent régiments italiens et serbes, il est parvenu, sinon à les concilier, du moins à ce que les incidents et litiges, — succès invraisemblable ! — lui soient soumis sans qu’on en vienne aux mains. II parle de ses déboires avec bonne humeur; lui-même, le café pris, donne le signal du départ.
  On nous installe avec les bagages sur un ca-