— 86 — cende ? » propose le jeune enseigne qui remplit les fonctions de commissaire. Sur notre réponse affirmative, les amarres sont jetées sans que le bateau ait beaucoup à manœuvrer pour s’approcher du quai. Nous allons acheter des timbres à la poste peu encombrée, car un courrier la touche très irrégulièrement chaque huitaine ou quinzaine. Les nouvelles sont donc rare's, ce qui n’empêche pas des « Zivio Wilson » de s’étaler sur des pancartes, indiquant quels espoirs firent naître, chez les plus retirés de ces peuples, des proclamations bien oubliées de ceux qui les vantèrent, et quel retentissement ont, dans les consciences les plus obscures, les mots d’idéalisme. Comme nous retournons au bateau, des paysans s'approchent, bienveillants, sans servilité, et nous offrent de ces vins sucrés, un peu lourds, de quinze ou seize degrés, qu’on récolte sur la côte. Nous cédons à leur instance et portons notre butin au Gondollo qui démarre. Glissant par le canal de Calamotta, dans un paysage merveilleux de diversité, nous arrivons en vue de Raguse et de Gravosa, son port, où le bateau ne fera pas escale. ' Fermez les yeux, recommande Mooney, dont la mère est raguséenne, pour réserver l'enchante-