— 143 — guère.; des trous d’obus sont bouchés; à l’entour la végétation reprend; c’est à l’honneur des victorieux; mais la terre meuble qui comble les entonnoirs permet d’en évaluer les contours peu larges et l’espacement considérable. Je songe aux bords de l’Yser sur lesquels je n’étais point journaliste en 1915, aux plateaux de Verdun, en 1916... La Serbie s’éloigne... S’il est un peuple qui ait souffert, qui ait duré, toutes chances contre lui, qui ait espéré contre toute espérance, c’est bien le peuple serbe. Un retour sur le manque d’organisation, les négligences dont Belgrade a l’apanage, sur les critiques entendues en cours de route contre sa direction me rend plus juste. Là se nouent les liens de l’unité yougoslave, parce que là, précisément, porta l’effort qui aboutit à la libération de l’ensemble. Les lacunes d’aujourd’hui sont la rançon de la délivrance des provinces hier sous le joug, la conséquence inévitable des invasions, des privations, des deuils endurés pour la cause commune. Et, parce qu’elle sut les affronter, dans la tourmente qui emporta les trônes, la dynastie se consolide sur une base plus vaste. .Maintenant, agrandi sur le Danube et l’Adriatique, c’est vers nous que se tourne le nouveau