_ 142 — pourquoi tant de ses journaux prennent-ils parti contre nous sans nous connaître ? » En compagnie de Ford, qui se dirige vers Berne, je repasse le fleuve; la traversée n’est gqère plus facile qu’en mars; l’allure se ralentit par l’accouplement de bateaux auquel force à recourir l’abondance des passagers; la descente, surtout, est interminable. * Au sud, les arches du pont détruit se dressent encore, un bout sur leur pile, un bout dans l'eau. Le trafic par voie ferrée s’est amélioré, cependant. De Semlin, chaque midi, part un Orient-Express vers Zagreb, Ljoubljana, Trieste, Venise, la Suisse et Paris. Nous y prenons place- Et de nouveau se déroule au long de la Save, la plaine inondée; à distance, de petites tilles en costume national, vestes brodées aux tons vifs, tabliers à raies multicolores sur jupes blanches, gardent des vaches, des moutons, des canards ou de ces porcs à soies longues, épaisses et frisées comme une toison. Après la nuit qui nous cache les parties montagneuses de la Yougoslavie, nous nous arrêtons brièvement à Trieste, dont la gare est grouillante de troupes; puis nous franchissons les lignes sur lesquelles s’étaient stabilisés Autrichiens et Italiens, puis l’Isonzo, puis la Piave. On s’est àpre-inent battu, par là, dit l’histoire; il n’v paraît plus