qui lient à gonfler de sa prose les colonnes copieuses- du Morning Post, et de l’envoyé des Débats, vieux routier du journalisme, qui préfère travailler seul. La voie longe la Save bordée, sur l’autre rive, de montagnes dans lesquelles s’échancrent des cirques de sapins et de longs couloirs aux pentes neigeuses à perte de vue. Après un arrêt de plusieurs heures, à Steinbrïïke, la nuit tombe sur un paysage tourmenté. L’arrivée à Ljoubljana est triste, bien que de nombreuses personnes nous attendent à la gare pour nous conduire en procession vers le meilleur hôtel. Capitale de la Slovénie et, autrefois, sous le nom de Laybach, de l’Yllyrie napoléonienne, cette ville, plus petite que Zagreb (60.000 habitants), ne manque pas de grâce, nous semble-t-il, le lendemain, au long des courses rapides que nous imposent les visites aux différents journaux et aux chefs de parti. Nous avons déclaré ne vouloir rester ici qu’une journée, car on nous attend à Fiume; el les Slovènes, aussi cultivés que les Croates, plus fins peut-être, plus souples en raison de l'assujettissement auquel ils furent toujours contraints sans autre relâchement que la domination française,