décision; on nous sert, dans l'un des meilleurs hôtels, une sauce dans laquelle baignent des feuilles, un peu de - viande, accompagnée d’un minuscule morceau de pain extrêmement noir, tout cela sans aucune aménité. Nous flânons ensuite par les rues; une foule nombreuse s’y meut vers on ne sait quel but; aux murs, de grandes affiches tirent l’œil; la plus remarquable, montrant, en rouge, la Hongrie dépécée et des volcans en éruption, questionne : « Voulez-vous quatre Àlsace-Lorraine ? » Et, en regard, une autre affiche répond ; « Non, jamais ». Nous sommes les seuls à lever la tète vers elles. Nul ne s’y arrête de ces gens de mauvaise mine et dont les yeux luisent. Ce n’est pas une crise de nationalisme qui sévit là, mais l’exaspération de lajnisère. « Pensez-vous ? déclare avec compétence un officier de la mission française que nous accostons. On ne souffre pas du tout; on mange bien dans beaucoup de restaurants; les cinémas sont pleins; la vie est facile; les officiers serbes sont parfois» désagréables; nous ne les fréquentons guère, leur préférant les réceptions charmantes et luxueuses de la société hongroise ». Rien ne pourra l’extraire de son optimisme..., si, la révolution bolcheviste qui le fera prisonnier dans deux jours.