— 44 - centralisation administrative est assurée. L’Italie seule nous inquiète ». N’était l’ennui de ces dissertations, l’existence à Zagreb, serait charmante : la rue e.st gaie, sans miséreux; la musique déborde des cafés pleins; au matin, le marché rutile des jupes blanches, des tabliers et des vestes brodés aux couleurs vives que portent les paysannes; dans les restaurants achalandés, et bien qu’on y abuse du porc, de l’agneau surtout, mets national, la nourriture est copieuse, agréable, moins chère qu’à Belgrade, le repas coûtant vingt couronnes au lieu de trente cinq, c’est-à-dire cinq francs de notre monnaie. Nous resterions volontiers, d’autant que nous sommes à la source des renseignements sur les incidents de frontière. On se bat vers Klagen-furth. Le colonel Dehove, commandant d’armes, avec lequel je me liai jadis au Tonkin, est très averti... mais il nous conseille lui-même d’aller à Ljoubljana où fonctionne une Commission interalliée pour le règlement d’une affaire grave entre Italiens et Slovènes. Aux derniers renseignements, celte affaire pour laquelle on avait dérangé, sur la réclamation de Rome, trois généraux, se réduit à des proportions ridicules. Peu importe, le voyage est décidé; nous partirons, à l’exception de Ford,