— 81 — Alors' 011 est venu de Coulissa raconter... nous enragions de ce que ce n’était pas chez nous: enfin, vous voilà ! » « El les Italiens ? » « Oh ! ils nous ont vus; n’importe, cette soirée-là vaut bien huit jours de prison. Quelle mine doivent avoir les carabiniers qui se mouillent à nous guetter sur le quai ! » Et les rires de fuser pendant qu’on débouche les flacons. Jusqu’à une heure, ce sont des chants, des danses, des démonstrations bruyantes, des prières enfantines et touchantes à la Conférence de la Paix, des adieux attristés; après que, sur nos instances, par une éclaircie, leurs canots ont démarré, c’est l’explosion, pas inattendue, de votre Marseillaise qu’ils entonnent en traversant la rade. « Sûrement, des cauchemars d’émeute ont secoué la garnison ». Au rapport de ces faits, le Gouverneur sourit; il les escomptait et en profite pour exposer les griefs de sa nation : « Les Italiens n'ont aucune illusion sur leur popularité à Vis comme ailleurs. Pourquoi y tien-nent-ils ? Par hantise, ’peut-être, de souvenirs historiques; vous savez qu’à Lissa, aux environs de laquelle furent, en 1811, dispersés par les Anglais, les restes de la flotte française, se livra en 1866, entre les forces autrichiennes et italien- ü