— 53 — verticales, sans dégagement possible pour des quais ou des docks, sans rampe d’accès. Pour le transformer, nous dit un technicien, il faudrait vingt ans et des sommes incalculables. Dans le soir, vers la passe, massif et moyen-nageux, se dresse le château des Francopan, vieille famille féodale dont les domaines qui couvraient le pays, furent dispersés par l’Empire à la suite des soulèvements qu’elle fomenta. Au fond, s’allonge avec coquetterie la mince agglomération de Kraljevica ou Porto Re; des hymnes nationaux nous y accueillent, joués et chantés par un chœur de soldats; ce sont des Tziganes, aussi nomades mais plus nombreux en Serbie que partout ailleurs en Europe; le colonel Maximovitch les commande « ayant dû, nous explique-t-il, se retirer de Fiume avec son bataillon, vers la mi-novembre, devant la sommation de l’amiral Rayneri, à la tête de la ilotte : Ce dernier, il est vrai, avait promis, sur parole d’honneur, que les troupes italiennes ne prendraient point sa place; dès que le dernier serbe eut le dos tourné, une division entière faisait son entrée par trois côtés à la fois. L’amiral avait engagé sa parole, le général non, fut-il tout simplement répondu aux représentations alliées », Une collation nous est préparée, qu’il faut bien accepter, malgré l’heure tardive. Des fenêtres du