79 — C’est le camarade Reynolds, du Daily Netvs, lettré délicat, qui se chargera de les aviver par un récit dont je suis désolé de ne pouvoir rendre l’humour mêlé d’attendrissement : « Hier, il faisait très mauvais; quand nous sommes arrivés en vue de l’île, peu étendue, impossible d’aborder le port de Lissa où l’on devait nous attendre; le pilote cingle vers Comissa ou Komis, de l’autre côté. Nous débarquons sous l’œil d’un factionnaire italien soupçonneux et, pas bien fiers, étant donné la réputation de tortionnaires qu’on prête à ces Messieurs, nous nous laissons conduire par lui au commandant d’armes. C’est un vrai gentleman, correct, affable. Il s’informe des raisons de notre visite, s’étonne de n’en avoir pas été averti, mande les officiers du poste, nous présente et nous offre à tous un thé exquis; puis il nous propose un tour dans la ville, parfaitement calme, nous dit-il, bien qu’il y ait quelques Yougo-Slaves. « Nous sortons ensemble, sans que les passants aient l’air de faire attention à notre groupe; nous entrons à l’église, des femmes qui priaient se lèvent; Mooney, pour le plaisir d’étaler ses connaissances en slave, leur dit qui nous sommes; elles s’en vont précipitamment. « Mais, comme nous ouvrons la porte quelques minutes après, une l'ouïe agitée nous entoure et