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Voivodina dont Caiiovitz et Novi Sad furent autrefois les capitales, non loin du lieu où se trouve interné le général allemand Mackensen.
  A Carlovitz réside encore le patriarche, grand chef de l’église orthodoxe, dans un palais vaste, de dimensions harmonieuses, auquel on accède par un escalier monumental; des salles très luxueuses, bien parquetées, sont décorées de tableaux de valeur, dont l’un, de Yvan Ivanoviteh, peintre connu à Paris, met en scène l’exode serbe sous la conduite du premier patriarche et du premier voïvode, tenant en main le diplôme de Léopold II, qui accorde l’autonomie à ces régions. La chapelle est de toute beauté' et l’iconostase, barrière devant le chœur, caractéristique de ces églises, en est magnifiquement peint.
  Nous arrivons à Novi Sad le soir et y sommes reçus comme des souverains, l’orchestre attaquant la Marseillaise, le God save ihc Quecn, tous les spectateurs debout à notre entrée au théâtre; on y joue une adaptation de Fromont jeune et Risler aîné, de Daudet. On nous conduit ensuite au cercle dit Chita matilza, reine des abeilles, où nous sommes présentés à des dames, des jeunes filles habillées comme on s’habille en France et répondant sans embarras à nos compliments; sur la porte, des inscriptions nous ont