— 78 — que sa population soit d’un slavisme extrême, Manque, à l’ouest, la baie, de ses donjons majestueux devant son église du Moyen-Age. Ainsi, dans quelques lieues, sont rassemblés les vestiges des génies les plus divers, romain, vénitien, turc et français. L’Autriche seule n’a rien laissé, que des rancunes. L’Italie moderne, dans les régions voisines où elle veut s’implanter à son tour, aura-t-elle de plus nobles ambitions ? M. Krstlj nous ramène avec un a-propos rare au but de notre voyage : < Vous ne conservez plus aucun doute sur les sentiments unionistes de nos populations, mais de celles cpii sont soumises à l’occupation italienne, vous ne savez rien. L’île de Lissa ou Vis est proche; si, pour vous y rendre, vous obtenez à vos passeports le visa du commandant du navire italien, et il ne vous le refusera pas, le yacht du gouvernement est à votre disposition; naturellement, aucun de nous ne vous accompagnera ». Le visa est accordé sans difficulté, et le yacht appareille. Fatigués, croyant que nous ne verrions rien d’intéressant, Chapskv et moi sommes restés à la pension Split, où nous paressons en compulsant quelques notes. Quels regrets j’aurai demain de cette abstention !