— 110 homme. On rappelle qu’il pourrait, sans honte, désormais prendre femme, par allusion à l’engagement qu’avait formé l’aristocratie raguséenne de 1815, de ne pas se marier sous la domination autrichienne. Le comte se contente de remplir les verres et de boire à l’Angleterre et à la France, ralliant ainsi l’unanimité. Il revient avec nous à la ville par la route sinueuse, qu’ombragent des platanes séculaires, des cyprès, des oliviers, des orangers, ce pendant qu’elle côtoie des baies ou contourne la rivière d’Ombla, loute formée au sortir de la montagne. La réception de Camosa suscite maints exemples parmi les dames qui veulent nous avoir, à leur thé : « Puisque nos maris, qui sont de vilains orientaux, disent-elles en riant, préfèrent les restaurants à nos salles à manger pour y dîner avec vous ». Elles ajoutent : « Lorsque, la paix signée, nous serons allées à Paris, il faudra bien que leur tyrannie se plie à vos coutumes ». Ces paroles, le milieu où elles sont prononcées, vastes salons, ameublements de goût, mises élégantes et simples des visiteuses, enjouement des maîtresses de maison, que ce soient la marquise Rona, Mmes Bjlovivic ou Gracie, nous rappellent irrésistiblement les caractères que prêtaient déjà aux Raguséennes du xviii" siècle, les comédies