— 13,S —
pontons, jalonnent son trajet; des arbustes dénudés en émergent; de loin en loin, une maison ruinée par les bombardements; le paysage est d’une désolation morne.
  Une nuit encore dans notre taudis et nous arrivons à Belgrade.
  Au bord de ce lac immense qu’est actuellement la Save, la ville, mieux étagée en amphithéâtre, nous cause une impression aussi vive qu’il y a deux mois. Son port n’a pas changé; même laisser-aller, même encombrement.
  Nous rencontrons M. Begouen, enthousiasmé de son séjour parmi les Croates el Slovènes, dont il nous dit l’ardente sympathie pour la France. De cette sympathie chez les slaves quels qu’ils soient, le Parlement, peu après, nous donne une preuve nouvelle en acclamant, au cours d’une séance notre gouvernement et Clemenceau. La reconnaissance officielle, par ce dernier, du royaume S. H. S., cause une grande joie dans lôus les milieux, on nous en remercie comme si nous y avions eu part.
  En revanche, un chapitre sur lequel ne transigent pas les Serbes avec leurs amis ou Alliés, est celui des mœurs. Ils n’admettent pas qu’un soupçon de prostitution effleure les femmes de leurs pays. Aussi advint-il que l’une d’elles, d’ailleurs très honnête, dit-on, ayant commis l’imprudence,