1016 Appendice. 14. L’ambasciatorc frauceso Béthune a [D’Herbault].1 Roma, 23 settembre 1628. Monsieur, Je vous écrivis par le (dernier ordinaire le 20" de ce mois, et vous donnois advis ranime depuis vos lettres du G' du passé je n’en avois receu aulcunes, ce qui me faict desirer avecq plus d’impatience d’en avoir, et advis de ce qui se passe à la Rochelle: est que hier le Pape eust des lettres de son Nu nce du 20 qu’il m’a idict av-oir esté apportées jusques à Suze par nostre ordinaire, lesquelles il m’a faict voir, ou ledit Sr X un ce luy donne advis que l’armée d’Angleterre a voit donné à travers et avoit esté du tout dissippée par une grande tempeste, et par un postscript à la fin de la lettre l’asseure de la confirmation arrivée de ceste nouvelle et que l’armée estoit du tout ruinée. Sa Sté a faict voir la lettre à tous les ambassadeurs qui furent hier à son audience, et le jour de devant à plusieurs cardinaux qui se trouvèrent assemblez près l’elle à la congrégation du St. Oftice, lorsqu’elle la receut, ayant voulu, ainsv qu’elle me l’a dict, par ce moyen justiffier ceste nouvelle à cause que je n’en avois point d’advis pour ne sembler qu’èlle l’eu s t inventée, elle luy a esté d’aultant plus agreable que par la dite lettre le Nunce mandoit que la Rochelle estoit preste de rendre les derniers abois, un chacun tenant que dans peu de jours les habitans se-royent contraints de se rendre à la misericorde du Roy. Je ne- vous sau-rois assez représenter le contentement que le Pape a faict paroistre uni-verselement de ce bon suecez, non plus que celuy qu’en a recen le cardinal P»arberin, lequel S. Sté me dict depuis son assonition du pontiificat il n’avoit jamais recogneu une si granjde joye dans son visage. Je luy dicts que je ne pensois point estre nécessaire de luy tesmoigner par paroles combien l’advis quelle m’a voit donné me touclioit et le sentiment de joye quelle m’avoit faict recevoir, mais que je luy en exprimerois un qui n’estoit pas commun, qui estoit que j’estimois un plus grand avan-taige pour Sa Mté la dissippation et ruine de l’armée angloise arrivée par les vents et la mer que si c’eust esté par la puissance de ses armes, pour ce que le bonheur de ce succès ne peult estre attribué qu’à Dieu seul, lequel d’avoir favorable est beaucoup plus advantageux que le secours et assistance de plusieurs ¡armées adjoustant, qu'oultre le bien évident et present qui se reeevoit Id’une telle et si visible protection de la divine bonté, l'on en pouvoit tirer cet aultre bien que ceux qui combattront pour le Roy et isoubs son autorité, en deviendront plus hardis et ses ennemis au contraire plus retenus estinians d’avoir Dieu et les hommes à combattre. Sa Slé me respondit qu'elle avoit la mesnie opinion que moy et qu'aussy se promettoit elle que Dieu l'assisteroit en la deftence qu’elle esperoit qu’elle estoit pour prendre de la justice d’un prince que l’on vouloit depouiller sans alleguer aucun pretexte contre luy, tenat pour certain que S. M. venant à Lyon et faisant avancer son armée en ces quartiers elle feroit changer de face aux affaires, qu’elle i Ofr. sopra p. 391.