Documenti inediti e comunicazioni d'archivio. N. 14, a. 1628. 1017 estimoit itant S. M. et les forces de la France qu'en telle compagnie elle ne craignoit rien, que les Venitiens monstroient de leur part de ne vouloir rien espargner pour empescher ceste usurpation que voulaient faire les Epagnoûs. Je 'luy dis lors: Y. Sté monstre de se promettre ainsi du Roy et de la Republique mais je ne vois poinct que de sa part elle offre ny asseure aucune chose. Elle me respondit que je me pouvois souvenir qu’elle m’avoit tousjours dict qu’elle vouloit voir la Rochelle prise et V. M. à Lyon devant touttes chose» qu’il fa illot essayer de retirer M. de Savoye d’avec les Espagnol» dont le moyen seroit de luy asseurer qu’une bonne partie de ce qu’il avoit occupé luy demeurerait et qu’aucun ne pouvait garantir une telle promesse que Sa Mté qui seulle la pou voit faire observer au Duc de Mantoue lequel ne la dediroit d’aucune chose pour n’avoir autre esperance qu’en elle, selon ce que je découvre de jour en jour par les propos et deportement du Pape. Hz tesmoignent une très grande animosité contre les Espagnols! et de laquelle je tiens ma creance bien fondée, c’est qu’elle n’est pas appuyée seulement sur le particulier du Duc de Mantoue ny sur l’injustice que l’on commet en son endroict, mais pour estre très asseurée S. S. que les Espagnol/, la mesprisent et baissent pour estime, qu’elle a une aversion contr’eux. Ce que je vous dis icv pourrait passer pour conjecture sans que le car dînai qui parlant moins que le Pape me déclara hier qu’il estoit très asseure que 'les Esipagnolz haissoient luy, son oncle et toutte sa maison, et ensuitte me discourut de tous les lieux de l’Eglise confinans avec le royaume de Naples dans lesquels S. S. pouvoit loger des gens ide guerre pour faire teste aux Espagnol«, me disant que leurs frontières n’estoient pas meilleures que celles de l’estat ecclesiasticque, et qu’un cardinal qui luy avoit remonstré que S. S. devoit vivre en respect avec les Espagnol«, considérant le peu de chemin qu’il y avoit de Naples à Rome, il luy avoit respondu qu’il n’y avoit pas moins de Rome à Naples. Bref, je le voy si pkque que le Roy prenant résolution, c’est a dire ayant pris la Rochelle, de vouloir entendre à la conservation du Duc de Mantoue et à empescher que de son oppression les envieux de la France ne s’en accroissent l’on feroit entrer le Pape de la partie conjointement avec les Venitiens, ce que presupose lesdits Espagnole auraient à penser à eux, et d’autant plus que la réputation du Roy et l’estime que l’on a de luy est telle, tant pour le continuel employ de la guerre auquel il s’est occupé depuis sept ou liuict ans, que pour l’opinion comme certaine que Dieu l’a en une particulière protection feroient que ses armes seraient grandement redouttées lesquelles tant publicquement on dict qu’elles ne seraient moins justes en cette occasion de l’assistance du Duc de Mantone que contre ceux de la Rochelle, et cela S. Sté mesme me l’a dict. Au reste l’on est détrompé des dits Epagnolz, qui avoient tousjours pris la religion pour pretexte et lesquels en ceste considération trouvoyent plusieurs qui favorisoyent leurs armes de leurs voeux et au contraire accusoyent le Roy, comme noms l’avons veu par les libelles qui ont couru, de se lier avec les heretiques et les ¡deffendre là où maintenant l’on dict publiquement que les armes de S. M. sont aussy justes comme celles des aultres sont injustes. Comme j’estois arrivé jusques icy de ceste lettre, l’ordinaire est arrivé avecq vostre despesche du 20 qui m’a confirmé la nouvelle de la